La voie d'or

En Chine, le bambou est depuis toujours l’un des sujets de prédilection des artistes, des poètes et des philosophes. Depuis quelques années, il est devenu l’un des motifs des peintures et sculptures de Xiao Fan Ru. Il montre sa simplicité et l’élégance de ses lignes, sa résistance, sa capacité à se ployer sans rompre, à s’élancer, droit, vers la lumière, à entourer, protéger, par la force de son éternel retour. Il évoque aussi son sens plus caché, métaphysique, spirituel, selon la tradition confucéenne de la recherche du juste milieu. Il s’agit de s’inspirer de l’élan du bambou et de progresser, dans un mouvement de spirale infini, en harmonie avec la nature et le monde. Suivant ces principes, la forme du cercle, ouvert, figure une voie (le tao) où le vide s’offre à la résonance intérieure, à la circulation du souffle. Les cigales, dont la mue est une autre métaphore dans la culture chinoise ancienne, posées sur les bambous, sont symboles de vie, de mort et de renaissance.

Ce juste milieu est d’or en nos temps troublés et c’est donc sur ces fondements philosophiques que Xiao Fan Ru a nommé cette série de sculptures, dans laquelle s’inscrivent notre table basse et notre bout de canapé : La Voie d’or. Selon les mots de l’artiste : « La Voie d’or est une table en bronze mariant le fragile et le résistant, la grâce et la pesanteur. C’est une invitation à se défaire du poids du monde par la régulation à usage ordinaire, la justesse ».

© Aurélien Mole